Un homme mystérieux, surnommé le Professeur (El Profesor), planifie le meilleur braquage jamais organisé. Pour exécuter son plan, il recrute les meilleurs malfaiteurs du pays afin d’infiltrer la Fabrique nationale de la monnaie et du timbre.
Le thème de la rébellion structure le scénario. Huit braqueurs s’enferment avec soixante-sept otages dans la Maison de la monnaie et du timbre, à Madrid, pour imprimer leur propre monnaie. Le personnage du « Professeur », cerveau du braquage qui, pendant cinq mois, forme ses coéquipiers à ce « casse du siècle », donne ses motivations : remettre en cause le fonctionnement du système économique et financier.
Cette contestation très nette est inscrite au cœur des dialogues comme à travers de nombreux détails : l’utilisation récurrente de la chanson révolutionnaire italienne Bella Ciao, les tenues portées par les braqueurs rappelant celles des prisonniers de Guantanamo, ou leurs masques évoquant ceux des Anonymous ainsi que le visage de Salvador Dali, briseur de codes par excellence. Formellement, la construction du scénario procède elle aussi d’une rupture. Toutes les fictions de braquage obéissent à certaines normes, prenant la forme d’une lutte contre le temps. Ici, l’idée de départ est révolutionnaire : le braquage doit durer le plus longtemps possible, chaque minute gagnée permettant un tour de plus de la planche à billets.