Quentin Tarantino nous surprend encore en s’attaquant à un registre dans lequel on ne l’attendait pas : le western spaghetti. Ce film raconte la rencontre et la collaboration improbable entre un esclave affranchi et un chasseur de primes allemand dans les prémices de la guerre de Sécession.
Dans le sud des Etats-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le docteur King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave pour l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz lui promet de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle. Mais le seul but de Django est de retrouver sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves… Un western-hommage, à ceux de Sergio Leone notamment, dans lequel on retrouve les fondamentaux de Tarantino, comme la violence traitée avec son lyrisme stylisé. Mais surtout, pour la première fois de sa carrière, Tarantino signe un grand film politique pour dénoncer ce que fut l’esclavage.
Un projet de longue date
« Je me suis beaucoup investi dans ce projet, qui me hante depuis dix ans. Il était dans un incubateur et attendait le moment propice pour exploser. Le sujet de l’esclavage a été évité pendant plus d’un siècle au cinéma, hormis dans Naissance d’une nation (1915), de D.W. Griffith, qui faisait l’apologie du racisme et du Ku Klux Klan! Bien sûr que mon film est un acte politique : Barack Obama a été élu président et maintenant on découvre à l’affiche, dans le même cinéma, Django Unchained et Lincoln, de Steven Spielberg. Cela veut dire qu’on est prêt à en parler, à crever l’abcès. »
Souanda MOGNI