BLACKFISH : plus qu’un film, une prise de position contre la captivité des orques CORRECTION

Blackfish, documentaire sorti le 1er juillet 2014, dénonce les conditions de vie inacceptables des orques, grands cétacés intelligents, dans les parcs aquatiques SeaWorld. Retour sur une enquête des plus explosive…

Affiche de Blackfish

Blackfish retrace les événements tragiques qui ont marqué le parc Seaworld à Orlando aux Etats-Unis en 2010. Le 24 février de cette année-là, Dawn Brancheau, dresseuse expérimentée d’orques au parc aquatique tant plébiscité, trouve la mort suite à un entrainement avec le mâle Tilikum, véritable star du parc américain. Le documentaire se concentre sur cet orque, responsable à ce jour de la mort de 3  personnes : Keltie Byrne, Daniel P. Dukes et Dawn Brancheau. Pourquoi Tilikum a fait cela ?

Tilikum est un mâle capturé en 1983 au large de l’Islande alors qu’il n’avait que 2 ans. Kidnappé à sa famille, il est intégré directement au parc aquatique SeaWorld pour présenter des numéros de dressage devant des spectateurs avides de divertissement. On suit alors un orque qui passe de la vie sauvage entouré des siens à l’animosité des bassins et à son isolement dans un enclos bien trop petit pour ce grand cétacé. Tilikum décède le 6 janvier 2017, sûrement dû à cet épuisement…

Habitué des spectacles, on oublie souvent que ces mammifères sont des animaux sauvages dotés d’une intelligence plus que développée. Ils comprennent très vite et sont très malins. Blackfish met alors en évidence des conditions de vie bien trop insoutenables pour ces animaux.

Plus qu’un documentaire, une enquête au cœur du problème.

Blackfish met surtout en lumière les conditions déplorables dans lesquelles sont retenus en captivité ces grands cétacés.

« Je me suis rapidement rendu compte que pour traiter cette histoire de la meilleure façon, je devais commencer par le début », explique Gabriela Cowperthwaite, la réalisatrice du film.

Gabriela a alors tout mis en oeuvre pour révéler les réels événements qui se sont passé en 2010. Elle a alors contacté toutes les personnes qui pouvaient témoigner de ces événements mais aussi des personnes qui dénoncent les conditions de vie et de capture des « Killer Whales ».

On se rend compte tout au long du documentaire que les orques sont capturés de façon barbares et qu’ils sont retenus dans des bassins bien trop petits pour leur taille et qu’ils ne sont pas nourris comme ils le devraient.

Tilikum

Un documentaire qui a des répercussions

A la sortie du film et même bien après, les conséquences se sont faites sentir. En effet, Seaworld aurait perdu plus de 15,9 millions de dollars suite à la diffusion du film et la fréquentation des parcs a décliné de 5% au cours des neufs premiers mois de 2013.

De plus, en réponse au film, Greg Ball, sénateur de New York, a proposé une loi (février 2014) afin d’interdire la captivité des orques et en mars 2014, le député de Californie, Richard Bloom a, lui aussi, proposé une loi (Orca Welfare and Safety Act) qui interdirait les spectacles d’orques en captitivté. Elle libérerait ainsi tous les mammifères détenus. Cela aurait un impact direct sur le spectacle présenté à SeaWorld pour lequel Dawn Brancheau travaillait.

Autre changement, les bassins où les orques sont détenus ont été agrandi à San Diego : 38 millions de litres d’eau pour une surface de 6 000 mètres carrés et une profondeur de 15 mètres (le double du bassin actuel). Les bassins d’Orlando et de SAn Antonio devraient aussi être améliorés.

Enfin, Seaworld a été visé par deux enquêtes aux États-Unis. Le ministère de la Justice américain et une autre de Securities and Exchange Commission ont accusée le parc aquatique d’avoir minimisé l’impact du documentaire sur ses résultats financiers.

Blackfish aura su faire parler de ce sujet car il a été récompensé 4 fois comme meilleur film documentaire au Las Vegas Film Critics Society Awards 2013, au St. Louis Film Critics Associtation Awards 2013, Washington D.C. Area Film Critics Association Awards 2013 et au Satellite Awards 2014.

Le documentaire révélateur s’est aussi distingué lors du Festival du film de Sundance 2013 dans la sélection « US Documentary Competition » et lors du Festival du film de Sydney 2013 dans la sélection « International Documentaries ».

Voici la bande annonce officielle

Gaelle Rousseau