Philippe Peyrard en rêvait depuis dix ans. « Après quarante-cinq ans, on est très souvent obligé de porter des lunettes demi-lune que l’on ne cesse de mettre et d’enlever, au bureau, à la maison. Du coup, on passe beaucoup de temps à les chercher « , constate le directeur général délégué d’Atol Les Opticiens, une coopérative qui regroupe 815 magasins. « Je m’étais dit qu’il faudrait inventer quelque chose pour les retrouver. » Son souhait se réalise aujourd’hui avec le lancement de Téou, une monture de lunettes connectées qui sera commercialisée par Atol au plus tard fin novembre, à partir de 159 euros. Cette invention voit le jour grâce à la miniaturisation des puces électroniques, l’apparition du Bluetooth Low Energy et la généralisation des smartphones. Ces révolutions ont déjà permis l’arrivée d’une série de porte-clefs intelligents aux Etats-Unis (Tile, TrackR…) et en France (Gablys, Wistiki…). TrackR avait même un projet de tag électronique qui se serait attaché à l’une des branches d’une monture de lunettes, mais sa tentative de levée de fonds sur le site de financement participatif Indiegogo a tourné court. Pour imaginer Téou, Atol a intégré toute l’électronique nécessaire dans la monture. « L’ensemble sera rechargeable par induction grâce à un petit boîtier que nous vendrons séparément « , ajoute Philippe Peyrard. Sinon, le fonctionnement est semblable à un porte-clefs intelligent : quand vous perdrez vos lunettes, vous utiliserez simplement une application sur votre smartphone iOS ou Android qui vous guidera, sur le mode chaud-froid, grâce à des couleurs : gris, vous êtes hors zone; rouge, à plus de 15 mètres; orange, moins de 10 mètres; et vert, moins de 5 mètres. A cette distance, il sera possible de faire vibrer ou d’allumer votre monture. Petit raffinement : pour vaincre l’appréhension liée aux ondes, le Bluetooth se déclenchera uniquement quand vos lunettes ne seront pas sur votre nez.